PIERRE DE MAERE
PIERRE DE MAERE
Premier EP le 21 janvier
« Un jour, je »
Il construit déjà sa vie comme une œuvre, artiste sublimé par l'art, profondément libre,
irradié par l'instinct, insolemment lucide malgré une vingtaine à peine sonnante. A
califourchon entre la musique, la mode, la photo. Le style Pierre de Maere (prononcer
mare) est à l'image des audaces vestimentaires du jeune belge : flamboyant, irisé, mutant.
Il cultive son jardin et dessine son monde intérieur, ose sans filet les télescopages
stylistiques tout en prenant soin de ne jamais s'éloigner du champ des possibles offert par
la culture pop. Une gueule à l'innocente beauté, androgyne et perçante. Grand, silhouette
longiligne, coupe au bol, gestuelle expressive. Dandy moderne, esthète à l'extravagance
chic, incarnation du « twink » camouflé derrière des parures luxueuses. Déjà on devine
une identité qui peut sans cesse se modeler et se renouveler au gré des désirs. Pierre de
Maere a passé la première moitié de son existence à Bruxelles, avant que ses parents ne
décident de déménager dans une ferme à Walhain, petite commune du centre de la
Belgique. De l'ennui, beaucoup, le forçant à stimuler sa créativité. Des oreilles ivres de
morceaux mainstream, des premières compositions à l'âge de douze ans. Ni cours de
chant ni solfège, seulement quelques cours de batterie. Autodidacte, il absorbe
connaissances et informations avec une rapidité anormale, saute d'une passion à l'autre
dans un élan d'engagement total. L'adolescence est marquée par une frénésie
photographique en lien avec la mode. Il passe aussi rapidement par les Beaux-Arts à
Anvers, enseignement qu'il juge trop conceptuel. Lui est convaincu que son destin doit se
conjuguer avec envergure et audace. Lorsqu'il replace il y a un et demi la musique au
centre de ses intérêts, cet éduqué enfant du désordre ne fait pourtant pas de plans sur la
comète. Pierre de Maere appartient à cette génération qui ne s'encombre pas des
références ou des classifications. C'est un garçon qui lit l'intégrale de Picsou au coin du
feu, Pink Floyd en fond sonore. Fasciné aussi par Willy Monka de Charlie et la
Chocolaterie et Lady Gaga. Comprendre par là qu'il aime les personnalités singulières. Il
compose au piano et à l'ordinateur comme on imagine un cocktail en tentant des
combinaisons, précisant les dosages, affinant les associations. L'écriture sème, elle, des
balises, joue sur les multiples lectures, défie les codes. Charme fou et mouvant des
morceaux, un peu comme si Stromae faisait des câlins à Yelle, Rufus Wainwright et à la
pop des eighties.
Les hostilités sont lancées ici avec Regrets, chanson à l'intelligence tourbillonnante et au
modernisme kitsch planant, irriguée de sons de cloche et d'une guitare électrique virtuelle
à la simulation aléatoire. Regrets comme le titre de la nouvelle de Maupassant, inspiration
initiale qui narre une histoire d'amour manquée sous couvert de nostalgie et de douleur...
Les chansons invitent à vivre sans complexes et à ressentir sans limites. Il y a la
sensualité de la voix, ses voltiges, ses pures brillances. Il y a des velléités à envoyer
valser les tabous, à sublimer le désir, à aspirer à la douceur et tendresse (Un jour je
marierai un ange). Il y a encore une ode au réconfort (Menteur), une détonante lettre
d'amour à son chat (Lolita). Pierre de Maere a du ressort, une exaltation culottée et un
panache détonant. Ne surtout pas lui présenter dans le futur un règlement intérieur.